• Accueil
  • Ma Bio
  • Revue de presse
  • Télévision
  • Théâtre
  • Contact

Archives / juin 2012

Je suis un extra-terrestre


Publié par jeff le 30 Juin 2012 / 1 Commentaire
Tweet



Cette semaine, j’ai ressenti ce qu’a du ressentir E.T. lorsqu’il est venu s’égarer par chez nous dans les années 80. Comme lui, j’ai eu l’impression d’être un extra-terrestre à la différence près que, pour ma part, ce sentiment m’a atteint alors que j’étais au milieu de mes semblables.

Mon expérience au sein de l’association des Petits Frères des Pauvres est riche d’enseignements. Tout comme j’ai découvert avec une naïveté déconcertante, la pauvreté au Bénin en 2009, je découvre en 2012 que la misère est à ma porte. La misère du porte monnaie mais surtout  la misère sociale, la solitude qui habite le quotidien de millions de gens en France, jeunes ou vieux.

Cette semaine, j’ai fait la connaissance de Malika, une retraitée qui vit avec 600 € par mois et qui s’est mise à sangloter devant moi car GDF lui demande de régler 470 € d’arriérés sinon, ils lui couperont le gaz. “Comment voulez-vous que je règle une telle somme ?“ m’a-t-elle interrogé avant de me décrire son quotidien aussi vide que son frigo. Elle ne mange plus de viande depuis longtemps et elle m’a longuement entrepris sur le prix des légumes auxquels je ne comprends pas grand chose. “Vous avez vu le prix du kilo de pommes de terre ?“ m’a-t-elle demandé. Je n’avais aucune idée du prix de celui-ci et Malika s’est empressée de me donner la réponse : “1 € le kilo ! Vous vous rendez compte ?“. Avant de m’écrier “waou ! C’est pas cher !“, les larmes de Malika m’ont fait comprendre que la valeur d’un euro n’était pas la même pour nous 2. Elle m’a parlé de la poignée d’haricots vert qu’elle achète car elle n’a guère les moyens d’en prendre plus ou bien de cette information qu’elle m’a confié avec pudeur : “vous savez, je n’ai pas honte de le dire mais je ne me lave qu’une seule fois par semaine pour économiser l’eau…“. Ce n’est pas elle qui doit avoir honte. Je ne saurais qui blâmer mais la honte n’est certainement pas pour elle.

Je pourrais aussi vous parler d’Alain que je suis allé visiter chez lui, un modeste appartement dont la décoration aurait fait s’arrêter net le palpitant de n’importe quel architecte d’intérieur. Chiens en plastique, statues religieuses en plâtre peint contre lesquels reposent des photos de Johnny Hallyday et Georges Brassens, guirlande de Noël accrochée entre 2 portes avec un petit panneau “bonne année 2005“, photos de chiens et de chats encadrées et collées sur un grand miroir trônant dans la salle à manger du locataire des lieux. “Tu prendras bien un coup de jaja ?“ m’a-t-il asséné avant de remplir un verre pas très propre d’un rosé bordelais infect acheté à Super U en promotion. Alain n’avait pas de gros besoins si ce n’est celui de parler. Ils ont tous envie de parler : de leurs soucis financiers en premier lieu. J’ai passé la semaine à entendre des acronymes tels que HALDE, RSA, CAF, ASSEDIC, RMI et d’autres dont je ne soupçonnais même pas l’existence.

J’étais en train de me demander ce que je foutais là, dans cet intérieur rempli d’objets d’une laideur sans nom, à m’empoisonner la santé au rosé frelaté quand Alain, au détour de la conversation qui était d’une banalité déconcertante (chaleur, équipe de France, sa carrière chez Dassaut etc.), m’a balancé : “j’ai perdu ma femme et mes 3 enfants dans un incendie il y a 20 ans… C’est après que j’ai commencé à avoir mes problèmes… Que veux-tu… C’est la vie qui veut ça…“ Il a laissé mourir sa phrase en la faisant suivre d’un lourd silence durant lequel ses yeux se sont perdus dans le vide à la recherche d’un bonheur ancien réduit en cendres.

J’admirais d’un coup cet homme qui avait décidé de continuer à vivre et qui appelait “problèmes“ sa dépression et ses gros soucis de santé occasionnés par la perte de sa famille. Il s’est remarié 10 ans après le drame et a eu de nouveaux enfants avant de se séparer d’avec sa femme. Je suppose qu’il trainait un boulet trop lourd pour elle.

Mais le côté extra-terrestre que j’évoque dans le titre de cet article est à mettre en relief du regard avec lequel les gens me contemplent : salariés de l’association, assistés, bénévoles, tous se demandent ce que je fais là. Malika m’en a donné un bel exemple quand elle m’a reconnu de la télé. “Je vous ai vu quelque part, vous… Vous êtes au Petit Frère des Pauvres depuis longtemps ? Non ? Une semaine c’est tout ? Mais alors où est-ce que je vous ai vu ? A la télé ? Oui ? C’est vous le type rigolo qui fait des trucs de fou sur France 3 ?!!“Son visage s’est illuminé d’un coup, ses larmes ont séché et les personnes autour de la table se sont tues pour me dévisager avec incrédulité. Malika a poursuivi : “mais là, vous filmez pas, hein ?“ Et tous m’ont ensuite assailli de questions qui peuvent se résumer à une seule : qu’est-ce qu’un type de la télé (qui dans leur esprit est forcément riche et célèbre) vient faire au milieu d’eux ?

Il est vrai que les bénévoles sont généralement des gens plutôt de conditions modestes, eux-mêmes anciens assistés et il n’y a pas beaucoup de jeunes hommes habillés de manière élégante pour venir les aider. Malika, qui est elle-même à la ramasse, donne un coup de mains aux Petits Frères et même à la Croix Rouge quand elle le peut ! On marche sur la tête, non ? Il semblerait que plus on est pauvres, plus on est généreux… et qu’inversement, plus on est riche…

Alors pensez donc… Un mec de la télévision, que l’on peut ranger dans les CSP+, ça détonne, ça intrigue et moi, cela me met parfois mal à l’aise car on dirait que je ne suis pas à ma place.

Mes adieux à la télévision


Publié par jeff le 28 Juin 2012 / 7 Commentaires
Tweet



Voici un petit sketch que j’ai tourné il y a pas mal de temps maintenant et qui a été diffusé lors de l’avant dernière émission de la saison. Je m’y moque… de moi ! Ça change un peu.


Mes adieux à la télévision… par BrokenArmsCompany

Des vieux et des urgences


Publié par jeff le 26 Juin 2012 / 11 Commentaires
Tweet



Je croyais que cette journée allait être une journée consacrée à la glande et à la détente. Un DVD tout neuf sous blister attendait que je le visionne, confortablement installé dans mon lit king size avec 2 oreillers dans le dos pour me tenir dans un angle parfait par rapport à la télévision fixée face à moi. Les bières étaient au frais, le Coca Zéro contenait encore suffisamment de gaz carbonique pour satisfaire un palais connaisseur en matière de cola et puis… Hier soir, j’ai reçu un appel de Ludovic, un homme charmant travaillant pour les Petits Frères des Pauvres, qui me demandait si j’étais libre aujourd’hui pour accompagner des personnes âgées à la gare. “Plouf“ a fait mon rêve de glande telle une bulle de savon qui explose en l’air…

J’ai mis le réveil et j’étais à 8h45 pétante au siège de l’association. Certaines personnes m’ont reconnu de la télé mais le plus troublant a été d’être reconnu par rapport à mon blog ! Oui, une dame s’est approchée et m’a dit “c’est vous qui avez un blog sur Internet ? J’aime beaucoup ce que vous écrivez etc.“ et de me citer des phrases entières d’un texte ! J’étais flatté et en même temps assez horrifié de constater que je ne pourrais bientôt plus écrire “tout ce qui me passe par la tête“. Il faudra peut-être que je me censure, que je ne raconte pas “tout“ car sinon, je risque de blesser certaines personnes. C’est assez contradictoire en fait : on écrit pour être lu mais on écrit aussi pour prendre du recul par rapport à ce que l’on vit. On pose ses angoisses, on se défait de son stress à travers des textes que l’on rédige pour soi et on constate que tout cela vous échappe et c’est assez déconcertant.

Je ne crois pas qu’il y ait matière à paniquer car pour l’instant, je n’ai reçu que des compliments mais le jour où on viendra me trouver pour un article qui aura déplu ou blessé… je risque d’être bien mal à l’aise. Mais tant pis, j’en prends le risque : j’ai envie (besoin) de vous raconter ce que je ressens et tant pis si cela déplaît après tout.

Donc, après 45 minutes d’attente dans les locaux, nous sommes enfin partis au volant d’un Kangoo gris clair climatisé (sur le papier seulement) chercher 2 personnes devant partir en vacances pour 10 jours dans le Nord de la France. J’ai redécouvert les joies de la conduite automobile dans Marseille et j’ai du CONSIDERABLEMENT adapté mon style de conduite aux pensionnaires que j’avais dans le véhicule : respect des feux rouges (à part 1 ou 2 que j’ai “glissé“), respect des stop, vitesse limitée à 50 en ville… Je bouillais (au sens propre comme au sens figuré vu que j’avais, à ce moment précis, compris que la clim ne marcherait jamais) dans ce véhicule, fonctionnel mais très laid.

Chantal et Saïd, mes 2 pensionnaires, étaient très gentilles. 59 ans pour l’une et beaucoup plus pour l’autre dont je n’ai pas compris un traitre mot de tout le temps qu’a duré le trajet jusqu’à la gare Saint Charles. C’est assez embarrassant de ne rien comprendre à ce que l’on vous raconte, alors on agite la tête, on murmure des “hum hum“ et on compte sur les autres pour traduire ou monopoliser la parole à tout le moins. Chantal a très bien tenu son rôle de pipelette et je sais tout désormais de la préparation des légumes farcis et de sa vie sentimentale passée. Ils ne semblent pas avoir connu des vies heureuses et je trouve génial que leur vieillesse se passe du mieux possible. Ils avaient l’air enchanté de partir en vacances et cela faisait plaisir de porter leur petites valises dans lesquelles ils avaient empaqueté de quoi se vêtir pour 10 jours. “Je vais mettre l’ambiance là-haut“ m’a promis Chantal et, bien que la connaissant peu, je lui fais déjà une confiance aveugle pour y arriver.

Après cette mission bien minime, qui avait pour but de mettre au train 2 personnes sans ressources, je suis allé à l’hôpital montrer ma cuisse qui ne désenfle pas. 3 heures d’attente pour une échographie ! Résultat : je dois y retourner demain pour une “ponction sous échographie“ par le professeur Cohen. En gros, on va me retirer 100 ml de liquide dans la cuisse droite avec une grosse seringue… Rendez-vous à 9h00 là-bas. J’espère que je n’attendrais pas trop longtemps car j’ai des petits vieux qui m’attendent pour une belote Cours Belsunce !

Hommage à Nicolas Chabert, 2ème partie


Publié par jeff le 26 Juin 2012 / Aucun Commentaire
Tweet




Hommage à Nicolas Chabert, part 2 par BrokenArmsCompany

Hommage à Nicolas Chabert, part 1


Publié par jeff le 25 Juin 2012 / 1 Commentaire
Tweet



Nicolas Chabert est un très bon ami à moi depuis des années. Je l’ai rencontré au CJD (Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprises), qui réunit un tas d’hommes et de femmes, chefs d’entreprise ou simples cadres, à la recherche de solutions pour mieux vivre leur quotidien professionnel. Je me suis fait énormément de bons amis au sein de ce mouvement et Nicolas fut l’un d’entre eux. Il a réussi, à la force de son poignet, à se hisser jusqu’à la présidence et il vient de quitter le mouvement après 2 années passées à en diriger la destinée.

Il m’a demandé de lui concocter un film pour la dernière assemblée réunissant tout le gratin du mouvement ainsi que les partenaires financiers du CJD. J’ai passé des heures, des jours, à lui fabriquer ce petit film en 2 parties et j’ai été ravi d’apprendre qu’il avait rencontré un franc succès lors de sa projection. Au même moment, j’étais à 4500 kilomètres de là, sous une tente en pleine brousse mais j’y ai pensé très fort et je me demandais si les gens l’apprécieraient. Le nombre de SMS et de mails que j’ai reçu le lendemain matin à mon réveil m’ont largement rassuré.

J’ai essayé, comme toujours, de ne pas faire de private joke et je pense que vous pourrez tous comprendre, à des degrés divers, qui est cet homme passionné de sport et surtout de vélo…


Hommage à Nicolas Chabert, président du CJD par BrokenArmsCompany

Marseille et le tourisme : suivez le guide !


Publié par jeff le 23 Juin 2012 / Aucun Commentaire
Tweet



Voici l’avant avant dernier sketch de cette saison qui s’est achevée hier au niveau des diffusions. Je l’ai tourné avec mon fidèle Rémy et il a pour sujet les pauvres touristes que certains marseillais indélicats s’amusent à plumer durant l’été…
P.S. : le fameux dessin de “Paul Cézanne“ que l’on voit sur la photo est signé par mon fils et il est très fier que cela m’ait servi à faire de la télévision !


Marseille et le tourisme… suivez le guide ! par BrokenArmsCompany

Raid moto au Sénégal : jour 7


Publié par jeff le 20 Juin 2012 / 32 Commentaires
Tweet



Dernier jour de “balade“ : journée cool. Départ de Palmarin puis arrêt piscine dans un hôtel et déjeuner dans un endroit uniquement habité par les pélicans et des oiseaux de toutes les couleurs. Là, un homme blanc (de Marseille !) y a pris sa retraite et sa compagne sénégalaise nous a préparé le meilleur poulet eu monde : le poulet fasaya. Un DELICE dont je me suis servi 2 fois avant de remonter sur nos motos pour regagner Mbour.

Fin du voyage… Demain, on remballe les affaires et on rentre en France. Mes enfants me manquent terriblement et ma fille était en larmes hier au téléphone pour me dire que je lui manquais “trop“ et qu’elle souhaitait que je rentre… Ça m’a fendu le cœur… J’ai hâte d’aller les chercher à leur école vendredi…

Raid moto au Sénégal : jour 6


Publié par jeff le 20 Juin 2012 / 15 Commentaires
Tweet



Chacal, scorpion, zébu, nous avons vu de tout aujourd’hui en moto mais c’est le soir que  j’ai eu la plus fort émotion. Nous étions dans des cases au confort sommaire face à la mer dans laquelle nous nous sommes délectés de nous baigner (27 C°) et nous avons eu très envie de regarder le match Franc/Suède. Nous avons donc repris nos motos pour rouler 2 kilomètres jusqu’à un hôtel 5 étoiles (norme locale, mais magnifique) et nous avons joué à l’agence de voyage en repérage pour nous incruster devant la télé.

Je jouais le rôle de l’agence de voyage que Marco baladait à la recherche d’un lieu magique pour un voyage d’affaires pour le groupe Michelin… Nous avons été accueilli comme des rois : “vous voulez visiter une chambre je suppose ?“ nous a proposé une hôtesse à l’accueil. J’ai répondu un peu surpris : “ben, oui… quand même… il faut que je me rende compte…“.

Visite des chambres, lecture de la carte des vins, du restaurant, énumération de tous les avantages de l’hôtel, j’ai eu droit à l’article par le directeur en personne qui a ensuite regardé le match avec nous en nous offrant à boire, bien entendu…

J’étais en caleçon (je me suis même aperçu qu’une de mes couilles dépassait et que cette tentative d’évasion n’avait pas échappé à mon interlocuteur), tee-shirt et chaussettes blanches remontées haut et je me demandais comment on pouvait me prendre pour le représentant d’une importante agence de voyage. Là où cela s’est compliqué, c’est lorsque le directeur commença à se montrer curieux et à me parler un langage technique : “vous êtes situé où ? Ça marche ? Vous travaillez dans quelles parties du monde ? Vous voulez les prix TO ? Après, vous appliquerez votre taux. Combien vous comptez faire ? 15%, 25% ?“ Hein ?? De quoi il me parle ? Et Marco qui voyait que je pédalais dans la semoule et qui en rajoutait : “ben réponds au Monsieur, Jeff. Tu comptes faire combien par rapport au TO ?“ Mon cerveau phosphorait à 200% de ses capacités de calcul. TO ?? Tour Operator ! Mais oui ! J’avais compris le truc et je lui sortis cette phrase dont nous rions encore avec Marco : “je ne travaille jamais en dessous de 30% par rapport au prix TO.“ Je l’ai dit d’un ton sec, en regardant le directeur droit dans les yeux et puis j’ai habilement changé de sujet : “vous trouvez que l’équipe de France joue bien ?“ Ouf…

Quand nous avons voulu partir pour regagner nos pénates, il faisait nuit noire. Ce qui pourrait n’être qu’une information banale s’est révélée être un véritable drame : on s’est aperçu que ma moto n’avait pas de phare quant à celle de Marco, une simple ampoule au bout de 2 fils de couleurs éclairait aussi fort qu’une bougie d’église.

J’étais paniqué : la nuit africaine est une nuit NOIRE. Il n’y a aucun éclairage dans la brousse et même la lune était cachée. J’ai roulé 2 kilomètres dans une obscurité presque totale, me fiant au bruit du moteur de Marco qui me précédait. Je plissais les yeux pour distinguer le mince faisceau lumineux émanant du devant de sa machine et je tremblais à l’idée de chuter ou de me prendre, au choix, un baobab ou un zébu. J’ai rarement eu aussi peur aussi longtemps à moto. C’est une expérience terrible, un peu comme de conduire les yeux fermés. Tous les sens sont chamboulés et le cerveau (encore lui) ne sait plus trop comment analyser les sensations ressentis par le corps. On encaisse les chocs des trous dans le sol, on sent un épineux vous lacérer les jambes mais on ne sait pas où on va…

Lorsque nous sommes arrivés, je tremblais comme une feuille en descendant de mon engin et Marco riait de voir ma tête si décomposée : “c’est ça l’aventure, mon pote !“ m’a t-il asséné en partant dans un grand éclat de rire…

Raid moto au Sénégal : jour 5


Publié par jeff le 20 Juin 2012 / Aucun Commentaire
Tweet



Les paysages ont effectivement rien à voir : il n’y a plus d’épineux mais des palmiers qui montent hauts dans le ciel.
J’ai eu un peu d’appréhension le matin au moment de monter sur ma moto. Le souvenir de ma chute était encore bien présent dans ma mémoire et sur ma hanche droite. A chaque soubresaut de la machine, cela me faisait un mal de chien. Tout le haut de ma cuisse est violacé et ce n’est pas beau à voir. Heureusement que je ne dois pas me déshabiller devant une dame car j’en serais fort gêné…
Nous avons déjeuner au bord d’un bras de mer et j’ai pu contempler un pêcheur qui lançait son filet avec un très joli geste. Cela s’appelle la pêche à l’épervier et c’est magnifique à regarder.

Après 150 kilomètres dans la poussière et le sable, l’appréhension a disparu et j’ai pu, à nouveau, éprouver du plaisir à rouler. Comme quoi l’adage dit vrai : quand tu tombes de vélo, il faut tout de suite remonter dessus.

A notre retour, j’ai bouquiné, préparé une salade de tomates et une omelette que j’ai avalé en compagnie de Cheikh, devant la retransmission de Espagne/Croatie.

Demain, nous partons pour 2 jours à Palmeraie, au bord de la mer, pour ce qui sera mes derniers jours à moto.

Raid Moto au Sénégal : jour 5 (repos)


Publié par jeff le 19 Juin 2012 / 3 Commentaires
Tweet



Aujourd’hui, c’est repos. Tant mieux car ma jambe me fait souffrir un peu. Après avoir effectué quelques courses, nous sommes allés au barbecue organisé pour l’arrivée du rallye dont nous avons vu le départ hier. Il n’y avait que des blancs accompagnés de leurs épouses de la même couleur à part quelques exceptions notables. Notamment l’une d’entre elle, très belle et beaucoup beaucoup plus jeune que son blanc mari.

Ça sentait le néo-colonialisme à plein nez. Les riches blancs comparaient la taille de leur 4×4 tels des enfants jouant à comparer celle de leur zizi. Ça puait le fric et la relation qu’ils entretenaient avec leurs employés noirs n’avaient rien à envier aux personnages de la Couleur des Sentiments. J’exagère sans doute un peu. Ce n’était pas un racisme aussi ouvert, aussi assumé mais j’ai ressenti chez ces gros blancs cinquantenaires avec leur panse gonflée à la bière blonde, une forme de supériorité et de condescendance assez désagréable. Les hommes font fortune dans des secteurs d’activité allant de la fabrication d’huile à la vente d’automobiles pour riches sénégalais, ils trompent leurs femmes sans vraiment s’en cacher et leurs femmes leur rendent la pareille avec des expatriés de passage ou bien de jeunes et vigoureux noirs locaux… Triste à mourir.

L’après-midi fut longue comme un jour sans pain et elle s’est étirée jusqu’à ce que la lumière commence à se teinter de beige. Assis dans mon coin, comme à chaque fois que je m’ennuie, j’observais ce petit monde débattre de consommation d’essence, de puissance moteur et des nombreux accidents évités par miracle dans les villages traversés à 120 kilomètres/heure. Phrase entendue de la bouche d’un gros belge couvert de transpiration et pilote d’un buggy monstrueux ressemblant à une araignée géante :

– “à un moment, je suis passé à çà d’un enfant dans un village ! Je l’ai frôlé dis-donc ! J’ai eu peur car il y avait un trou à ma droite et je suis passé entre les 2 ! Franchement ! Qu’est-ce qu’il foutait sur la route ce gamin ! Où était sa mère ?! Les gens ici sont vraiment incroyables !“

L’homme vivant pourtant au Sénégal depuis de nombreuses années, semblait découvrir que les enfants des villages perdus dans la brousse n’ont jamais vu de voitures ni même de blancs pour la plupart d’entre eux, alors un buggy lancé à 120 kilomètres heures sur une piste défoncée que seul les ânes tirant des carrioles ont l’habitude d’emprunter…

J’ai eu un peu honte d’être blanc cet après-midi là et heureusement que mon pote black Guillaume était là pour me faire rire.

Nous sommes rentrés “chez nous“ et nous avons appris le résultat des élections législatives. Une douche, un repas frugale et j’ai filé lire dans un hamac avant de me coucher pour être en forme demain matin. Nous partons dans le sud dans le Sin El Saloum où les paysages sont, parait-il, très différents de ceux vus jusqu’à présent.

Je vous raconterai.

123


  • Articles récents

    • Mes Vœux 2018 en musique…
    • Convention royale pour Royal Canin
    • Maitre de Cérémonie pour la CMA-CGM
  • Mes photos et videos

    • Benoit Hamon avait déjà du mal à rassembler étant...
      mars 31, 2017
    • Fillon, le chevalier noir
      mars 28, 2017
    • L'affaire Fillon a changé notre vie
      mars 24, 2017

  • Mes reportages pour LCM

    • “Ils Font le Sud“ avec Yves Moraine, adjoint au maire...
      janvier 28, 2015
    • “Ils Font le Sud“ avec Jacques Pfister, président...
      janvier 7, 2015
    • “Ils Font le Sud“ avec Carl Lauron, parti Nous...
      décembre 9, 2014

  • Mes émissions sur France 3

    • Et vous ? Vous en pensez quoi de l'arrêt de l'émission...
      juillet 2, 2012
    • Mes adieux à la télévision
      juin 28, 2012
    • J'apprends le provençal
      juin 10, 2012


Copyright © 2015 - Jeff Carias - Tous droits réservés
  • Google +